1. |
Mystère de l'Ouest
03:11
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Voile flottant dans les airs, un mirage sans désert
Charmés se laissent distraire les victimes du mystère
Une vague de chaleur se propage, que nul ne peut maitriser
Fatigue, prise en otage. Où sont les êtres épuisés ?
Ce phénomène étrange divague dans toute la province nantaise
Tout le monde se lance, pas de blague, tout le monde chaud comme la braise
Un mouvement qui s'agite mais reste inexpliqué
Le brouillard se dissipe, surgissent des impliqués
Chevaliers sans armure, dans l'ombre le silence ils combattent
Spécimens nocturnes, briseurs de chaînes et stigmates
Ils veulent nuire à la censure, les phrases leur système d'attaque
Leur but : que l’art reste pur, le commercial fait contraste
Déserteurs ils se consacrent à l'hip-hop qui se démarque
Ils ne se donnent en spectacle et zonent pas dans les bacs
Sont-ils bons pour l’asile ? Je ne te jette pas la pierre. Teste !
Nul ne perce ni élucide les Mystères de l'Ouest
Disciples à l’école de la rime savamment aiguisée
L’entrainement se parfait, les propos se veulent maîtrisés
Travaillées au creuset, l’encre et l’âme fusionnent
Se solidifient en couplets, couperets enduits de V.I.T.R.I.O.L.
Une union corrosive, mariage célébré pour laisser une trace dans les mémoires
Matérialiser l’ineffable
L’héritage est une brise qui dépoussière les pavés
Cris de rage dont l’écho divague dans l’orage, bravant les vagues sans pagaie
Entité mystérieuse qui insidieusement se faufile
Saignant le verbe, orfèvres du vers à la plume hémophile
Une substance addictive au compte-goutte se diffuse
Infuse écoute après écoute pour développer son arôme subversif
Les plis se défroissent et se lissent dévoilant l’étendard
Pavillon de l’art contestataire, bastion des maquisards
Embarque sur le navire, laisse-toi porter par l’amer halo de lumière mystique
Les acolytes larguent les amarres
Ce crew mystique telle une légende, sans te mystifier te fait comprendre
Que l'album Mystère de l'Ouest fait renaître le rap de ses cendres
Tel un phœnix mais pas le mythe qui sort d'un vieux grimoire
Réalité obscure qui fait que tu ne peux qu'apercevoir
Et comme on ne veut pas décevoir, on préfère rester discret
Contrairement à certains MC qui soi-disant se disent vrais
Des vrais guerriers Massaïs, on t'assaille de rimes
Pointilleux, tout dans le détail, car cette passion nous anime
Surgissant du brouillard, l’unanime sincérité de quatre compères anonymes
Opérant pour la vérité
Enigmatique alchimie difficile à déchiffrer
Adéquation mathématique impossible à décoder
Sans déconner, la potion qu'on concocte est à coup sûr un mélange savant
Secrètement gardé
Qui porte la signature de mystérieux justiciers masqués passant inaperçus
Ce texte est comme une présentation, dans notre univers tu es le bienvenue
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2. |
Bas les Masques
03:43
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Chacun son genre, ses sapes, sa personnalité
Beaucoup de gens jugent aux premières apparences mais trop peu ont l’idée
D’élucider les mystères enfouis au fond de chaque personnage
La situation est critique et franchement perso je nage à contre-courant
Pour contrecarrer ce genre d’attitude
Il faut faire passer le message, j’en ai l’habitude
Donc bas les masques, étudie ce qu’il se passe sous les vêtements
Méfie-toi des hypocrites car ils usent des mots habilement
Devant toi, tournent au moins sept fois leurs langues dans leurs bouches
Mais dès que tu t’es retourné ces traîtres visent ta caboche
T’as du mal à y croire ? Hélas, c’est la réalité
Gaffe de ne pas te faire berner, trop sont difficiles à cerner
Donc mon ami, t’as intérêt de faire gaffe dans la vie
Gare à tes fréquentations et méfie-toi quand tu te confies
Si tu te fies au faciès, tu vas au-devant de désillusions
L’habit ne fait pas le moine, comprend à quoi on fait allusion
C’est dingue des lascars se donnent un style, un détail énorme leur échappe
On distingue pouvoir de profil, on mise sur le bonhomme pas les sapes
Des individus se ressemblent comme pour être membres d’un gang
D’un chic ensemble ces gens flambent, enflent chevilles et jambes
Je me dispense de surhomme, indé, car je n’avale pas les devises
Des tendances que je surnomme carnaval où tout le monde se déguise
Tous foutent le boucan, moindre ouverture se barrent comme aucun
La confiance fout le camp, t’fie pas à la couverture des bouquins
Car la mode maquille, librement vient manœuvrer
Dans le monde qu’elle habille, supprimant les valeurs vraies
Garce omniprésente, sans cesse rôde, lâche pas les basques
Elle gâche, ennuie, devient pesante, j’ignore son rôle, bas les masques
Plus de faces cachées, c’est de ça qu’il s’agit
Songe au danger quand l’image est rongée de mensonges élargis
Les démodés qui trinquent, chassés de leur horizon
Sont une menace, une contrainte aux modèles d’éducation
Bas les masques ! Son contact fausse le contraste
Quand le doute se pointe, la confiance se casse
L’hypocrisie blesse, vexe, écœuré par l’audace de l’imposture
Lorsqu’à la fin du spectacle l’acteur change de face
Hautain il ôte son déguisement
Sensible à ses charmes, ses artifices agissent comme des aimants
Dur de trier, d’analyser ceux que tu vas croiser
Même les plus avisés peuvent se trouver visés
On a des idées autres que mettre un doute sur notre identité
On est outré par la connerie que certains veulent s’attitrer
On préfère s’abriter, les faux débarquent en quantité
Personne pour arbitrer, la triche gagne en qualité
Disons déçu que des personnes indécises en fassent des récits
Et brouillent la raison des autres qui passent en phase d’hérésie
Le genre d’individu imprécis, trop pressé, aux rêves compressés
Le pessimiste raconteur aux mille histoires engraissées
Hurlant la misère, les problèmes divers
Après l’hiver la couleur de son plumage déteint de l’oie elle passe au pic vert
Plus vert que nature, heureusement de près se repère
Plus vrai que l’acteur ayant peur d’oublier sa répète
Qui s’épate lui-même, affine ses pinceaux mais s’emmêle
Le masque lui fait mal mais sous aucun prétexte ne l’enlève
Les rôles se discernent, le respect des règles arrive à terme
Soit tu hibernes, soit tu caches ton jeu au risque de le perdre
Tâchons de rester sur nos gardes, sans égard pour les apparences
Les formats nous égarent dans les égouts de la bien-pensance
Regards uniformisés qui peinent à considérer l’ensemble
A rassembler les pièces éparpillées pour que le puzzle s’assemble
Abreuvés de clichés,
Brillant par leur inconsistance les médias unanimes stéréotypent nos références
Tarissent la perspicacité, dévient notre méfiance
Mais l’ennemi réside rarement là où l’on pense
Trahis, on se renferme, et n’est-ce pas ce qu’ils veulent ?
Nous isoler, cachés derrière des masques pour mieux nous rendre aveugle
Il s’agit d’étudier et refuser les étiquettes
Au risque de voir la tolérance s’effriter puis tomber en miettes
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3. |
Obsédés Textuels
03:52
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Etant plus jeune je me suis abreuvé d’une source lyricale
C’est dans mes gênes depuis que j’ai quitté le cordon ombilical
Je crache du jaune via mes paroles en guise de soleil tropical
Et si je gène, ne me juge pas, mon rap est amical
En grandissant j’ai saisi tout espoir dans mon plaisir
Heureux que devant les problèmes cette passion m’aide à tenir
Sur un son radical ma plume danse et me détend
Des pensées machinales et l’inspiration suit le mouvement
Rien ne presse mais en même temps pourquoi perdre du temps ?
Bref, je suis dedans et puis tant-pis pour le reste
Quand je me suis rendu compte, j’ai pris ça pour un don
C’est vrai tu choisis pas ton coup de crayon dans les rayons
C’est pas que je me la raconte, je me fais juste un édifice
T’en veux un ? Alors impose à ton esprit un plébiscite
Je ne veux pas de publicité, juste des textes récités
Pourquoi ne pas persister ? Je n’ai pas longtemps hésité
Pour ça j’ai tout fait, de ma feuille au flow étoffé
Qui m’a essoufflé, je n’ai pas souffert mais failli étouffer
J’ai eu le nez fin, où l’encre a su faire parler d’elle
Rêve de gamin devenu névrose obsessionnelle
Obsédés textuels, l’écriture est notre potion
Un bouillon de culture qui nourrit l’inspiration
Processus énigmatique ayant pour fonction de fabriquer des rimes
A consommer sans modération
Enième rature sur un brouillon, prédateur au sang froid
J’ère le long des lignes à la poursuite de ma proie
Celle qui en marge des dictas a murie durant des mois
La rime gorgée de sens et poétique à la fois
Prisonnières de ma plume, j’atteins la plénitude
Les traquant sans relâche, l’occasion devient habitude
La quête du vers, jeu pervers, toujours à l’étude
Pulsion libertaire sans place pour la lassitude
Alors je peaufine, j’accouple les mots jusqu’à l’orgasme
Modèles de beauté, bons marché mais non dépourvus de charme
Maîtresse sensuelle, l’écriture entretient cette flamme
Un feu ardant, qui embrase le papier puis sèche l’encre et nos larmes
Apaise nos âmes, la mine : prolongement de notre être
Paragraphe les pensées qui bouillent dans chacune de nos têtes
Ascète dans cet art avec des textes pour potion
Qui nous entraînent dans leurs sillons jusqu’à en perdre la raison
Je suis atteint d'une maladie textuellement transmissible
Un virus musical face auquel je suis sensible
Ça devient une obsession, la vue des feuilles blanches me hante
Pathologie croissante de plus en plus obsédante
C'est à croire que cette MTT avec le temps s'accroit
Le moindre son, la moindre note dénote que j'ai ça en moi
Sensation d’être possédé par une force intérieure irréelle
Qui sert sûrement inconsciemment à développer mon potentiel
Donc je cogite, combats la feuille blanche
Quand mon cerveau s'enclenche les mots et les phrases s'agitent
De là gisent, une avalanche de rimes provenant de ma matière grise
Effet placebo contre torture encéphalique
Je suis un obsédé textuel et l'assume complètement
Ça me plaît tellement quand l'encre embrasse le papier concrètement
Scène obscène que d’accoucher d'un nouveau texte sur papyrus
Mais saine car ce virus endosse pour moi le rôle du mécène
Maladie incurable chez moi car elle me touche au cœur
Joue le rôle de l'anticorps donc je ne lui en tiens pas rancœur
Telle une bouffée d'oxygène, une bonne respiration
Pilule pour un apothicaire en mal d'inspiration
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4. |
De la Poudre aux Yeux
04:24
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Du haut de la pyramide, les dirigeants ambitieux
Guident nos regards dans le vide, nous jettent de la poudre aux yeux
On pense posséder les clés, nos choix sont manipulés
Ils limitent notre savoir, le monde se laisse orienter
Ils recentrent les infos et bluffent les intéressés
Ils excellent sans défaut, le peuple est terrorisé
Armes chimiques, bombe nucléaire, meurtres ou menaces terroristes
Leurs pratiques c’est nous distraire, semer la peur, la panique
Misent tout sur la politique, le droit de vote du pain bénit
La roue tourne dans un sens unique, leur méthode nous désunit
Des stratégies diverses, efficaces et actives
Instabilité financière, égalité factice
Toujours un coup d’avance, imprévisibles initiés
A court de connaissances, impuissants face aux lignés
Hommes d’affaires invisibles, riches et sans identité
Qui réellement préside ? Dans ce jeu qui jette les dés ?
C’est à chacun qu’appartient le devoir de se cultiver
S’élever intellectuellement pour ne plus se laisser duper
Le savoir ? Filtre qui protège de la poudre aux yeux
A présent tu es prévenu, un homme averti en vaut deux
Gare aux sortilèges des mages et à leurs coups de baguettes magiques
Leurs contes et ouvrages qu'ils nomment vérités historiques
Car sur ces fables on prend appuie puis nous servent de repères
Population instruite pourtant la critique est légère
Nos sens ne nous servent plus, ne voient que par le regard d’autrui
Dans nos têtes le vide grandit, on se sent seul et on s’ennuie
Alors on s’enivre de conneries qui certes rassurent mais nous aliènent
Prison artificielle dans laquelle les consciences se meurent
Absorbe la propagande que diffuse la télévision
Les cons en connaissent assez, parfois t'imposent leurs opinions
Parait même que c'est déplacé de ne plus croire en leurs versions
Valeurs inversées, Orwell ce n’est plus de la science-fiction
L'histoire se répète, les sorts surgissent du passé
Dépassés par des images falsifiées, regards glacés
A l'égard d'un système qui sans cesse nous tient en laisse
Je n'appartiens à personne, vos certitudes je vous les laisse
Maintenus dans le flou, la connaissance est bridée
Voile opaque autour duquel ils n’ont de cesse de broder
La réalité qui s’offre à nous n’est qu’un mirage
Sciemment désinformés pour influencer l’arbitrage
Menés à la baguette, on ne prend plus le temps de réfléchir
Scrutant ce miroir aux alouettes et absorbant sans réagir
Conséquences désastreuses dues à ce modèle d’éducation
Qui apprend à réciter bêtement sans remise en question
Notre histoire ? Vaste supercherie, propagande efficace
Montée de toute pièce dans l’intérêt de l’élite en place
N’ayant pas les vraies cartes en main, orientés on acquiesce
Jouant avec leurs dés pipés sans voir la vérité en face
On ne possède pas la science infuse. Qui donc peut le prétendre ?
Mais on étend notre savoir, un œil avisé sur le globe
Contrepoids des voix officielles nos langues s’agitent et mettent en garde
Créant l’écart avec les mensonges effrontés qu’ils veulent qu’on gobe
On nous vend du vent c'est aberrant, le peuple est pris pour un con
Cette propagande subliminale fait qu'on encaisse sans trop de questions
Bernés par leurs meetings, leurs belles paroles, leurs missives
Serait-t-on borgnes? Car on ne voit pas que leurs promesses ne sont que fictives
Opération séduction pour obtenir le plus de voix
C'est le but de leur mission : une propagande par la langue de bois
Bercés dans le mensonge depuis le berceau par leurs messages
Une forme d'apprentissage pour qu'on absorbe comme des éponges
Menés par des campagnes électorales de plus en plus burlesques
Discours, détournements de fonds, palabres, mensonges grotesques
Plus c'est gros plus ça passe, une chose est sûre ils ne vont pas se priver
D'user de leur phrasé pour à coup sûr t'embobiner
Rouler dans la farine fait partie de leurs passe-temps favoris
La désinformation pour faire passer leurs escroqueries
Pilule dure à avaler mais ils arrivent à leurs fins
Grâce à la médiatisation qui te fera gober leur baratin
Aubaine, le français est un âne donc ils ont la cote
Ils avancent tête baissée sûrement attirés par leurs carottes
Une belle bande de moutons gardée par ces chiens de berger
Qui nous balancent de la poudre aux yeux afin de mieux nous aveugler
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5. |
Sans Mesure
03:43
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Froid de nature je débarque, vise le monde d'un œil curieux
Qui nous tire dans les pattes, qui nous dit demain sera mieux
Une assemblée d’oligarques nous piège entre deux feux
Il ne faudrait plus d’esclaves qui suivent les règles du jeu
C’est le blé la notion de ces foutus nations
A l’affût de rançons tant qu’on mord à l’hameçon
Soi-disant bonne action ou simple contravention
Peu importe la façon, verse ta contribution
Comme l'ivresse je vois que tu bades quand contre ça tu es seul
À l’inverse le goût fade à jamais inonde ta gueule
Te fout un stress de malade, te voir à genoux : ce qu’ils veulent
Ou bien sur une estrade, corde au cou près du linceul
Fermer sa gueule ou rapper, c'est nos enfants qu’il faut plaindre
Contre ceux qui veulent nous plier, tous stipulent qu'il faut les craindre
Difficile de briller quand les tyrans veulent t'éteindre
Surtout quand ces derniers pour de l'argent tendent un flingue
Regarde ! Ils prônent tous la paix, leur intérêt c’est la guerre
Ils se moquent des volontaires ! « C’est pour le drapeau, soit fière ! »
Près du gouffre, en manque de souffle les soldats se serrent la main
Les hommes à bout se serrent les coudes, les mains jointes, prient le lendemain
Petit message au fiston : bienvenue sur cette terre
Où l’usage des biftons diminue, faut que t’aies le flair
Rares sont les occasions, sois sec, cherche pas à plaire
Prend tes propres directions, évite le sac mortuaire
Pas trop de pénalité, l'ombre est dure et sans soleil
Au début pour dépanner ça devient vite ta prunelle
Vendre de la qualité, pure, cultiver l'oseille
Oublies-tu ces putain de murs, au mode furtif qu'on l'oreille ?
C’est le roussi que ça pue, y’a pas deux mille solutions
Pour que souci n'est plus, devine mon allusion
Avoir un bon statut, difficile sans profession
Sans cœur telle une statue, racket à profusion
Y’a pas d'études sans sous, une formation coûte du fric
L’ouvrier devient fou, son gain : misérable smic
Pas de progrès quand tu trimes, d'autres s'engraissent et en friment
Contre ton gré elle s'affirme cette putain de passe difficile
Ça cloche ! Citoyens honnête veut pas dire être verni
Les poches sont vides et ces mecs snobent la foule en frénésie
Atroces et sans remède les pays à l’agonie
S’accrochent, épongent les dettes imaginaires de l’ennemi
Les présidents je félicite ! Des vrais rois habiles
Persistants dans le déficit, on n'est des proies faciles
À peine résidants changent les lois, sans se faire de bile
En attendant les prix s'accroissent, c'est quoi ce sale deal ?
Ils nous tiennent par les couilles, les plus pourris sont élus
Si dans la vie tu te débrouilles les taxes te tomberont dessus
Ils sont envieux d'aubaines quelconques pour gonfler leur capital
Ces mafieux gouvernent le monde qui ronfle et capte quedal
Check Ouest. Sans mesure
Persiste et pour résister, jacte sans hésiter
Indépendants des marchés pour contrer la censure
Nos mots ne sont mâchés, ni retenus mais natures
Un autre style, Mystère de l'Ouest, dans le moindre texte investi
On décrit ce qu'on aime et déteste et on se fout de l'esthétique
Distants, pas dupés! Nous, notre cible est l'art pur
Qu’est-ce qu'on attend pour rapper ? L'incorruptible écriture !
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6. |
Esclaves de l'Argent
03:09
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Esclave de l’argent, l’Homme devient avide malgré lui
Vend peu à peu son âme pour le confort matériel dont il jouit
Bercé depuis l’enfance par des slogans capitalistes
Attraction de la consommation, désir marchand en tête de lice
Asservissant les peuples, pièce maîtresse sur l’échiquier
La devise, reine, d’une main de fer nous tient en laisse
Ancrées dans les mœurs, ces visions vénales divisent
Egoïsme ascendant chez les sans-dents que l’économie lèse
Sociétés de rapaces, la chute de l’un voit s’envoler un autre
Véritable religion païenne dont nous sommes tous apôtres
Régent de nos vies, perpétuelles conflits d’intérêts
Affranchi de notion de classe, inhérent à tout projet
Comment ne pas sombrer dans une dimension mercantile
Quand tout nous pousse à courir après cette matière volatile
Ce n’est pourtant qu’un moyen dont l’usage est dévoyé
Outil d’échange devenu organe de contrôle des citoyens
Réduit en esclavage l'être humain coure après le billet vert
S'affaire à ses affaires quitte à faire du mal à ses frères
Vu que l'important est de brasser, d'embrasser la richesse
Sans cesse se tue à la tâche afin que roule mieux son business
Son objectif amasser un maximum de pèse pour se mettre à l'aise
Malgré le malaise qui règne dans notre société
Rends-toi compte, c'est l'objectif de ceux qui gouvernent
D'entretenir les classes sociales et d'abolir l'égalité
Ils ne veulent pas de nous dans leur panier
Donc pour nous diviser, du fric nous rendent esclaves, pour détruire la fraternité
Influençables sont nos esprits quand on nous parle de maille
C’est pour ça qu'ils en profitent, pour eux c'est loin d'être un détail
Traqués par la pub, poursuivis par le pouvoir d'achat
Société de surconsommation véhiculée par les médias
Système oligarchique où le capitalisme engraisse le riche
Et appauvrit le reste, enterrant l'ouvrier modeste
Depuis des années englués dans cette politique
Gouvernés par des présidents?! Non, par ceux qui détiennent le fric !
Cette musique : un crachat à la face de ce papier sans odeur
Qui nous tient par les couilles et porte atteinte à notre pudeur
Esclave d'argent sans bagage, inutile de te faire miroiter
Si t’es en bas de l'étage, en plein dans le mille pour te faire exploiter
Beaucoup trop se sont trempés, pour le blé c’est le coup de foudre
Combien sont tombés, on fait couler sang et larmes lourdes ?
L’esclavagisme a multiple formes parfois hors-normes
C’est énorme, changement brutal que créent de simples bonhommes
Beaux et longs discours des costards pleins de tunes, voir à belles coiffes
Par les temps qui courent prend l'habitude, une poire pour la soif
Nos vies ne valent pas cher aux yeux de ces hommes d’affaires
C’est une descente aux enfers, l’argent seul peut satisfaire
Pour acquérir du pouvoir, posséder la gloire
Les bons sombrent avec l’espoir, on a fait que l’apercevoir
L’homme est réduit, pour de l'argent il se lave les mains de multiples crimes
Plus de gérant, esclave
Je ne prédis pas l’avenir, je respecte vos ambitions
Mais ce monde corruptible respire la perte et la destruction
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7. |
Sans Toit ni Loi
03:22
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Combien sont victimes de nos guerres ? Sacrifiés dans l’indifférence
Naufragés sur le radeau de la misère, condamnés à l’errance
Lestés d’un bagage de souffrances, déracinés
Chassés de la terre de leurs ancêtres devenue cendres et charniers
Le sort s’acharne car la promesse d’une vie meilleure est un rêve qui se change en cauchemar
Dès lors qu’ils franchissent la frontière
Ils apprennent vite à leurs dépens que les conventions sont un leurre
Une façade illusoire, les signataires n’en n’ont que faire
Sans papiers ? Ni taf, ni toit, ni compassion de gaucho !
Bienvenue dans le cercle clos du clan des clodos clandos
Mis à l’écart, récusés de nos sociétés de consommation qui sans sommation coupent les ponts
Réduits à dormir dessous
Assis au banc des accusés, usés de subir l’injustice
Assistent au spectacle de l’hypocrisie d’un air médusé
Théâtre cynique sur lequel ils n’ont aucune prise
A la dérive, seuls contre vents et marées
C'est une triste réalité ! Simplement par peur de la vérité
L'humanité derrière un masque s'est cachée
Préférant se voiler la face
Face à l'affrosité de la chose préfère baisser les yeux, pas se regarder en face
Triste réalité ! Plus de compassion que de la vanité
Dans les faits divers ce phénomène est casé
Préférant se voiler la face
Car la morosité de la chose nous fait baisser les yeux, plus se regarder en face
Humainement ça rame ! L’être n’a plus la priorité
Guidé par la faim, l’appât du gain, la prospérité
Dans cet archipel archaïque et limité
Pour le haut de l’échelle les rangs se sont dissociés
La justice n'est pas juste, elle est juste la loi
Elle laisse rageant les gens qui sont justes en argent et en droit
Artifice essentiel, utopique et ancien
Pour la richesse éternelle on démunit son prochain
A ceux qui veulent gravir on leur propose de ramper
Récolte une miette de cet empire, toi qui as tout sacrifié
Tous en quête d’une étoile, à se débattre dans la boue
Quand se dissout le voile les dupés tombent à genoux
Une espèce désunie sous le poids de l’arnaque
Les confiants sont partis, méfiants et paranoïaques
L’horizon attractif à petit feu flétrit
L’adversaire possessif s’impose dans de nombreuses patries
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8. |
Image du Monde
03:12
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Cet astre maternel apeure quand on l’observe
Augmenter l’ampleur du désastre, est-ce la cause que l’Homme sert ?
Un contre la montre effréné qu’il ne peut que perdre
Mais il refuse d’abandonner, s’enlise chaque jour un peu plus dans la merde
L’ignorance ne l’excuse plus, l’histoire se répète sans cesse
Il ne tire pas leçons de ses erreurs
Persiste et s’enfonce dans un trou béant où le néant règne
Images d’un monde mutilé, que l’on saigne vidant sa sève
Petit je rêvais, persuadé d'avoir un but
Probablement destiné à combattre, à gagner des luttes
J’ignorais les contes de fées, je voulais un équilibre juste
Pourquoi pas un monde de paix qui serait pas corrompu ?
Réflexion faite, cette planète est pleine de traitres, de trouble-fêtes
De mecs honnêtes pleins de dettes, les boss se permettent, te rackettent
Tous les gens capitulent, contribuent, paient le prix
Les dirigeants calculent et dominent la tromperie
Avares, ils roulent sur l’or, vivent comme des rois, des pachas
Des types le soir meurent dehors et ils parlent de pouvoir d'achat
J’aimerais que chez ces gens rentre mon rap, qu'il agisse, limite la casse
Un message qui se ferait entendre sans que se précipite la masse
Dialogue impossible, tu peux toujours courir pour les voir
Pour eux t’es qu’une cible, un pion, un pantin, une bonne poire
Seul face au ciel, impuissant devant l’infini
Qui nous ensorcelle et salit ce monde à profit
(…) Image d’un monde à bout de souffle que l’on épuise, courant sans trêve
Le monde est témoin et victime des envies de crime des humains
Accusé de dégradation l'Homme nie à tort ce qui est certain
Il sait que le globe il a miné, couramment contaminé
Quand je vois sa mine je pense qu'il aurait bien besoin d’être vitaminé
Mais n'y pense même pas car même les chefs d’états te manipulent
En te faisant croire qu'ils mettent un point d'honneur à vouloir régler cette histoire
C'est triste de voir qu'ils feignent à leur devoir
Ils doivent pas se sentir concernés, c'est sûrement dû à leur pouvoir
La responsabilité de chacun n'est pas dans celle des autres
Arrêtons de se rejeter la balle et prenons conscience de nos fautes
Une chose à faire : réagir, agir concrètement
Car aucun traitement ni traité ne soignera la bêtise des gens
J’suis pas écologiste mais prend conscience qu'un simple geste
Tend à des conséquences néfastes et ne fera qu’alourdir la liste
On glisse lentement mais sûrement vers une déchéance morose
Rendons le contrôle à la nature et soignons ses ecchymoses
La terre saigne, hémorragie interne, inondations
Tsunamis, ouragans, éruptions se suffisent à eux-mêmes
Pas besoin d'en rajouter, cessons de rendre notre terre mère immonde
A faire n'importe quoi on n’a de cesse de ternir l'image du monde
(…) Images d’un monde au bord du gouffre ce qui explique nos vers acerbes
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9. |
En Voie de Disparition
02:24
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C'est un fait ! Les choses qu'on apprécie au fur et à mesure disparaissent
Nous laissent tomber face au temps, sombrer dans notre tristesse
Quasi impuissant je vois que régressent les relations humaines
Cloîtrés devant leur écran les gens laissent place au virtuel
L’émergence des réseaux sociaux, en pâtit l'amitié
Il y a urgence car en face à face perte d'authenticité
L'hypocrisie prend le dessus, s’éteint la sincérité
La perte de confiance s'étend face à ces simagrées
Donc s'évapore le goût des choses simples de la vie
Comme se retrouver dans un bar pour boire un verre entre amis
Prendre le temps de partager sans être stressé par le temps
Le respect de soi-même se perd, retrouvons les valeurs d'antan
Tant de choses nous glissent entre les mains mais faut garder le contrôle
Ralentissons la décadence, il suffit de tenir nos rôles
Le savoir-faire, l'art de vivre, sont en voie de disparition
Faisons en sorte que les choses changent, ne salons pas l'addition
Vocabulaire, bonne manière, culture, tradition
Ces choses nous paraissent éphémères, en voie de disparition
Les yeux fixés sur le sol viennent se perdre dans le ciel
On rêve de projets, d'actions en omettant l'essentiel
La fraternité, l'union nous échappe
Ce n’est d'ailleurs pas une fatalité en soi, remédions à cette erreur
J'aimerais voir tout un peuple, en pleine élévation
Mais constate l'horizon ! Jacte sans hésitation !
Je vois une population dingue qui prône la mode et le style
Génération entière atteinte qui perçoit la force dans la frime
Avant les gens restaient humbles et faisaient preuve de modestie
Mais le charisme s’éteint et le charme se réduit
Le peuple cherche la richesse peu importe la pratique
C’est tous leurs rêves qui disparaissent si soudain monte le manque de fric
On prend même plus le temps de vivre, tous à bord du navire
Où la liberté dérive et l’égalité chavire
L’avenir est critique, l’économie se complique
Des boniments, un beau pupitre ! Où se trouve la politique ?
Il y a trop de corrompus, trop sont avides de pouvoir
Trop vivent dans l’absolu et font disparaître l’espoir
Nul ne prête attention aux solitaires dehors, par terre
Sans pitié ni compassion, sont-ils en guerre les solidaires ?
Et quand même les solutions sont en voie de disparition
Elles entraînent avec elles la foi, l’esprit, la raison
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10. |
Hors-Piste
02:58
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Suivre les pas ce n’est pas pour nous, on vient changer la donne
On attend l’opportunité de quitter la file indienne
Les empreintes t’induisent en erreur, pas question de se fier aux indices
La piste est bien tracée mais c’est chacun la sienne
On insiste, persiste et signe, jacte sans qu'on hésite
Pas de chemin à suivre notre destin reste le hors-piste
Hormis Dieu qui peut dire quelle traversée est droite ou tordue ?
Dormez bien tranquille, les pattes graissées, vous qui avez mordu
Avant le réveil en sursaut, à toi qui es en sursis
Ramasse tes rêves en morceaux, ceux qui paraissent endurcis
On fait nos propres traces, c'est aussi ça le hors-piste
Marcher sur celles des autres me froisse ! Pourquoi ne pas renifler leur pisse ?
Non les modèles inutiles, vitale émancipation
S’impose quand ils nous mutilent, la route et ses directions
Ne tombe pas dans l'engrenage, celui qui rend barge pour leur marge
Qui n'engage que les sages, dociles rappeurs à gage
Pas de brebis égarée mais juste et impartial
Nous ne sommes pas ficelés, nous ne sommes pas maniables
On n’est pas contrôlé ni sous l’emprise d’un requin comptable
Au diable les chemins tracés, on fait de l’hors-piste et reste indomptable
Libre comme l'air, le hors-piste est notre oxygène
Gênant comme un kyste notre son est cancérigène
Envers ceux qui suivent les genres, les modes, pâle copie de sale attitude
Je balance pas de salades, rapper en toute franchise est dans nos aptitudes
Ce n’est pas dans nos habitudes de lécher le cul des hauts-placés
On avance seul, choisit dans quel ordre nos mots sont placés
T'aimes pas ? Je comprends, c'est nouveau, t'as pas appris à l’apprécier
Pourtant ce qu'on dit est précis, précieux
Car on n’est pas oppressés par des producteurs qui pour le fric pressent leurs artistes
On est malade du hors-piste et dans ce morceau tu le dépistes
Dans ce domaine, spécialistes, quelques années qu'on opère
Considère-nous comme des puristes du son, des apothicaires
Du 44 je débarque, notre son est un 4x4 dans ce milieu
Arpentant les pentes dangereuses pour t'apporter ce qui se fait de mieux
Mystère de l’Ouest sur des terrains rarement explorés
En hors-piste on avance, on laissera personne nous téléguider
Notre clan est tenace, sa démarche se démarque
Pas de marketing lié à nos projets
C’est pourquoi ils marchent à l’opposé des codes dictés qui facilitent l’ascension
Consciencieux, officiant dans les bas-fonds sans prétention
A l’écart des voies balisées, fuyant les sentiers battus
Fiers de résister, combattre pour maintenir ce statut
La recette est simple, concrète : créer une empreinte musicale qui jamais ne sonne faux
Le rap n’est pas du music-hall
Ce n’est pas courant d’entendre un groupe empruntant ce courant
Conséquence, une fois sur scène, les puristes débarquent en courant
Sans facéties fantasques nos écrits se différencient
Ouvre tes oreilles, suis le conseil lorsqu’on te dit de faire ainsi
Ce qui plaît, ce qui inspire, aucunement ce qu’on impose
Dose avec subtilité l’originalité et ose
Propose autre chose, une métamorphose, du hors piste
Observe, absorbe, persévère et transmute
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11. |
En Toute Modestie
06:25
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Bien éloignés d’une prophétie
La vocation de nos récits : te faire te questionner sur des sujets précis
Objecteurs de conscience à ne pas prendre au pied de la lettre
Messie ? Non ! Emcee, avec toute la modestie que cela implique
Pour être incisive, l’opinion comme une lame se forge
Se rectifie mais rares ceux qui atteignent le stade de sage
Ne t’offusque pas si parfois on déborde
Ce n’est qu’un son de cloche…
Quel regard porterons-nous sur nos écrits dans dix ans ?
Critique certainement !
Mais on se réconfortera en se disant qu’on a posé chaque couplet en étant droits dans nos bottes
Et qu’après tout ceci n’est que le reflet d’une époque
Les doigts maculés d’encre, tatouages indélébiles
Vestiges d’une pensée figée en instantanée comme un cliché polaroïd
Pour l’art on vide notre sac
Et implore l’auditeur de s’affirmer pour voir un dialogue éclore
Nous ne sommes que des rappeurs, grandes gueules au service de la plume
Jetant des pavés dans la mare avant de s’évanouir dans la brume
C’est inévitable, s'emmêlent les cordes de nos arcs
On discute, on s’épargne les boniments, on débat
Usant de notre art on se doit d'être opiniâtre
Comme tout mérite révision n'hésite-pas si on s'écarte
Nul n'a la science infuse, tout le monde défend ce qu'il pense
L'arrogance ne mène la danse, c'est la soif de connaissance
On affirme, on questionne, parfois monte sur nos grands chevaux
Certains avis fusionnent, d'autres esprits s'échauffent
Des bornés munis d'œillères en perpétuel désaccord
Persuadé d'être une lumière tu n'éclaires ni loin ni fort
Existe-t-elle la source sûre qui ne demande réflexion ?
Les citoyens s’offrent ce luxe ! Mais pour quelle destination ?
Exclu la facilité, recherche, ne jette pas l’éponge
Il y a beaucoup de vérités cachées dans l’ombre du mensonge
Nos morceaux démoralisent ? Non je n’ai pas cette prétention
Chacun a sa marche à suivre, son propre champ de vision
Au vol, on largue quelques pensées vues du ciel
Que tu sois présent à l’impact ou pas n’est que superficiel
Si nos désirs de partage devenaient des paroles officielles
On serait saoulé d’oublier qu’à chaque époque son essentiel
Dur de zapper toutes les envies qui trainent
Pour moi c’est bête mais chaque pulsion en tête sera faite
Et dans les heures qui viennent
Même sachant que demain ça ne sera pas forcement la même
Et que mes idées de l’instant ne sont que partiellement les tiennes
Aucune raison d’impressionner, d’être à tout prix auditionné
Juste un message : « agis ou retourne te questionner »
Nos avis une fois écris ne restent plus conditionnés
On les lira même en perte d’équilibre ou mal positionné
Ils sont soignés mais à prendre ou à laisser
Sans te blesser rien qu’une poignée pourrait peut-être te redresser
Nous creusons sans s’éloigner des sentiers les plus sensés
Nous ne faisons que témoigner, à toi d’apprendre à progresser
Je n'écris pas mes rimes comme un hooligan se fond dans la masse
Combien veulent édicter la marche à suivre et se ramassent ?
J'avance à petits pas, ainsi je n'essaye jamais rien, je fais
Face à chaque défi apporte ma pierre à l'édifice
Et si on me remarque, c'est que je n'étais pas là avant
Juste un mec de plus avec son dialecte de savant
Et ça ne vend pas, mais j'en tire d'autres bénéfices
Laisse une forte impression, toujours un cran d'avance niveau texte
Jamais de carence, jamais de déficit
Et je m'édifie avec un Bic. Monte le son, gratte une brève comme preuve qu'on est les bons
Vis à fond – a priori je ne ferais pas de bon – définis mes priorités
Ne demande pas de reconnaissance
Reste essentiel dans la forme et dans le fond
Chacun apprend de l'autre et au mic, je n'ai que mon rôle à jouer
J'accomplis même si personne ne le voit, armé de patience
Pendant que certains braquent l'héritage de cette culture
J'écris la suite de l'histoire, pas pour savoir qui est le plus dur
Pas du genre à porter rancœur des dissensions
Mais si tu veux, tu peux apprendre à tes dépends certaines leçons
Quelques rimes, le temps que ces images trouvent une place dans ta mémoire
Elles sont déjà reparties flotter dans l'espace
Tu sais ? T’es pas forcé de croire ce que sur intru on te balance
Mais il y a des chances pour que nos voix fassent pencher celle-ci
Sans omniscience on argumente en brisant le silence
Et les chaînes que la censure pourrait mettre dans nos récits
Même si la bonne parole on ne prêche pas
Vu que c'est une arme je la prends avec pincettes
Pour véhiculer un message, une information, un ressenti
En faisant attention à ce qu'on dit car notre diction sera écoutée
Notre rap : une science ni fiction ni infuse
Mais vu que nos phases fusent, à l'assaut fallait qu'on passe
Alors c'est humblement qu'on pose nos lyrics sur instru
En restant en toute modestie cette ombre de la rue
Parle de ce qu'on vit, ce qu'on voit, sans te raconter de mythos
Après t'adhères ou t'adhères pas. Tu as les cartes en mains, fais ton choix
On t'ouvre notre univers, tu franchis la porte ou non
En tout cas elle reste ouverte, à toi de prendre ta décision
La science infuse je ne l'ai pas, je ne suis pas un sage, loin d'avoir l'âge
Trop près de la marge. Seulement la rage de dire qui me prend comme une rage de dent
Sans faire semblant, sans faux semblant, ni noir ni blanc
Avance lentement pour que les idées qu'on dresse se développent et progressent
Esprit de partage pour délier les têtes de nœuds des belliqueux influencés
Par pour se la jouer génie et justicier
Me suis-tu jusqu'ici ? Ce son ne sert qu'à justifier le fait qu'on est des hommes
Pas des machines, pas des robots
On se manifeste, on se passe le mot
Mots contrôlés, démonstratifs, attentifs, réceptifs, je porte de l'importance au réceptacle
Des deux bords je vois le spectacle, personne ne joue carte sur table
Jacte sans acte, dans le fond qui est respectable ?
L'invulnérable individu n'existe pas, qu'un composant qu'on remplacera
Décomposé dès que l'on cessera d'être inspiré et aspirer à des idées nouvelles
Même si souvent on râle, garde le moral
Mental du samouraï qui veille
La nuit, pas par ennuie n'y insomnie quand l’insoumis en moi se réveille
Renvoie en rythmes et poésies la haine qu'ils déploient
Chaque jour on déplore un climat délétère
Et dire qu'il est temps ne fait pas de moi un révolutionnaire
J'suis qu'un bipède qui parle, qui rap, qui chie, qui chiale quand ça fait mal
Et al en toute modestie
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12. |
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Etant plus jeune je me suis abreuvé d’une source lyricale
C’est dans mes gênes depuis que j’ai quitté le cordon ombilical
Je crache du jaune via mes paroles en guise de soleil tropical
Et si je gène, ne me juge pas, mon rap est amical
En grandissant j’ai saisi tout espoir dans mon plaisir
Heureux que devant les problèmes cette passion m’aide à tenir
Sur un son radical ma plume danse et me détend
Des pensées machinales et l’inspiration suit le mouvement
Rien ne presse mais en même temps pourquoi perdre du temps ?
Bref, je suis dedans et puis tant-pis pour le reste
Quand je me suis rendu compte, j’ai pris ça pour un don
C’est vrai tu choisis pas ton coup de crayon dans les rayons
C’est pas que je me la raconte, je me fais juste un édifice
T’en veux un ? Alors impose à ton esprit un plébiscite
Je ne veux pas de publicité, juste des textes récités
Pourquoi ne pas persister ? Je n’ai pas longtemps hésité
Pour ça j’ai tout fait, de ma feuille au flow étoffé
Qui m’a essoufflé, je n’ai pas souffert mais failli étouffer
J’ai eu le nez fin, où l’encre a su faire parler d’elle
Rêve de gamin devenu névrose obsessionnelle
Obsédés textuels, l’écriture est notre potion
Un bouillon de culture qui nourrit l’inspiration
Processus énigmatique ayant pour fonction de fabriquer des rimes
A consommer sans modération
Enième rature sur un brouillon, prédateur au sang froid
J’ère le long des lignes à la poursuite de ma proie
Celle qui en marge des dictas a murie durant des mois
La rime gorgée de sens et poétique à la fois
Prisonnières de ma plume, j’atteins la plénitude
Les traquant sans relâche, l’occasion devient habitude
La quête du vers, jeu pervers, toujours à l’étude
Pulsion libertaire sans place pour la lassitude
Alors je peaufine, j’accouple les mots jusqu’à l’orgasme
Modèles de beauté, bons marché mais non dépourvus de charme
Maîtresse sensuelle, l’écriture entretient cette flamme
Un feu ardant, qui embrase le papier puis sèche l’encre et nos larmes
Apaise nos âmes, la mine : prolongement de notre être
Paragraphe les pensées qui bouillent dans chacune de nos têtes
Ascète dans cet art avec des textes pour potion
Qui nous entraînent dans leurs sillons jusqu’à en perdre la raison
Je suis atteint d'une maladie textuellement transmissible
Un virus musical face auquel je suis sensible
Ça devient une obsession, la vue des feuilles blanches me hante
Pathologie croissante de plus en plus obsédante
C'est à croire que cette MTT avec le temps s'accroit
Le moindre son, la moindre note dénote que j'ai ça en moi
Sensation d’être possédé par une force intérieure irréelle
Qui sert sûrement inconsciemment à développer mon potentiel
Donc je cogite, combats la feuille blanche
Quand mon cerveau s'enclenche les mots et les phrases s'agitent
De là gisent, une avalanche de rimes provenant de ma matière grise
Effet placebo contre torture encéphalique
Je suis un obsédé textuel et l'assume complètement
Ça me plaît tellement quand l'encre embrasse le papier concrètement
Scène obscène que d’accoucher d'un nouveau texte sur papyrus
Mais saine car ce virus endosse pour moi le rôle du mécène
Maladie incurable chez moi car elle me touche au cœur
Joue le rôle de l'anticorps donc je ne lui en tiens pas rancœur
Telle une bouffée d'oxygène, une bonne respiration
Pilule pour un apothicaire en mal d'inspiration
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